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épouses de chefs

Au Togo, les épouses de chefs font avancer la cause des femmes

Fondée en 1990 par Adjoa Thérèse Akakpo, alors enseignante, La Colombe s’est donné pour mission d’« apporter des solutions immédiates et efficaces aux différents défis auxquels sont confrontées les femmes rurales : insécurité alimentaire, pauvreté, problèmes sanitaires majeurs, analphabétisme, violences sexuelles et sexisme, taux élevé d’abandon scolaire chez les jeunes filles, manque d’accès à la terre, donc au crédit, c’est-à-dire dépendance financière vis-à-vis des hommes ».

Dans la ville de Vo Koutimé, plus de 700 filles et jeunes femmes victimes de diverses formes de violence et d’exploitation sexuelle ont été formées par l’association (couture, coiffure, cuisine, teinture…). Toutes les étudiantes ont aussi reçu une formation complémentaire sur les notions de base de l’entrepreneuriat et de l’alphabétisation. « Notre objectif était de les rendre autonomes. A elles ensuite de former d’autres jeunes filles et d’ouvrir leurs petites entreprises ou ateliers », explique Adjoa Thérèse Akakpo. En 2019, le centre a réorienté ses formations vers la promotion de l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes dans les filières agroécologiques et bioénergétiques.

Ce jour-là, à Tsévié, la présidente de La Colombe est venue avec des exemplaires imprimés d’un « extrait simplifié du code des personnes et de la famille ». « Les fiosron ne remplacent ni les chefs ni les juges, précise-t-elle. Mais elles comblent un vide dans la prise en charge des victimes. » Pas question pour autant de sauter par-dessus l’échelon coutumier : « Avant de pouvoir passer par leurs femmes, il nous a fallu convaincre les hommes. Et cela n’a pas toujours été facile de les sensibiliser aux droits des femmes, notamment en matière de propriété foncière et de droit de succession. »

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