Un récent rapport de l’Organisation européenne du cancer (ECO) a jeté une ombre sur le paysage de la santé publique en France. Le document a révélé un contraste saisissant entre les taux de tabagisme et les décès qui y sont liés par rapport au reste de l’Europe.
Les résultats, particulièrement alarmants pour les millions de fumeurs français, indiquent que 25,3 % de la population française fume des cigarettes quotidiennement, un chiffre nettement supérieur à la moyenne européenne de 18,8 %.
Le coût élevé du tabagisme en France
Cette disparité place la France au deuxième rang des pays européens pour le taux de tabagisme. Les conséquences d’un tabagisme aussi répandu sont graves : plus de 48 000 décès sont attribués chaque année au tabagisme excessif en France, soit 60 % de plus que la moyenne des autres pays européens. Un facteur contribuant à cette situation désastreuse est la prévalence des déserts médicaux, en particulier dans les zones rurales, où un tiers de la population française n’a pas accès à des soins de santé adéquats.
En réponse à ce problème critique, l’ECO a proposé une série de mesures dans son « Manifeste européen contre le cancer ». Publié le 15 novembre 2023, avant le sommet européen sur le cancer, le manifeste présente des objectifs ambitieux pour lutter contre l’épidémie de tabagisme. Parmi les principales recommandations figurent le relèvement de l’âge légal de la vente de tabac à 21 ans et l’augmentation des taxes sur les cigarettes et les autres produits du tabac. Ces initiatives visent à favoriser une génération sans tabac d’ici à 2040.
Malgré ces défis, la France affiche des progrès louables en matière de détection précoce du cancer du poumon, dépassant ses voisins européens. Le pays s’enorgueillit d’un taux de survie à cinq ans de 17 % pour les patients atteints de cancer du poumon, ce qui est légèrement supérieur à la moyenne européenne de 15 %.
