France : Le parti majoritaire à l’Assemblée Nationale prépare un coup bas à Macron

Lomé Actu, 02 septembre 2024 – Le parti La France Insoumise (LFI), faisant partie d’une large coalition de gauche qui a obtenu la plus grande part des sièges lors des élections législatives de juillet, cherche à recueillir des signatures pour destituer le Président Emmanuel Macron.

Cette initiative survient après que Macron ait refusé de nommer Lucie Castets, candidate de la coalition Nouvelle Union Populaire (NUP), au poste de Premier ministre.

« Le projet de résolution visant à initier la procédure de destitution du Président de la République, conformément à l’article 68 de la Constitution, a été envoyé aujourd’hui aux parlementaires pour co-signature », a annoncé Mathilde Panot, chef du groupe parlementaire LFI, sur X (anciennement Twitter) ce samedi.

Pour enclencher le processus de destitution, le LFI, qui compte 72 sièges sur les 577 de l’Assemblée nationale, doit obtenir la signature d’au moins 10 % des députés selon sa motion. L’article 68 de la Constitution française stipule que cette action peut être menée « en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat. »

Mathilde Panot a expliqué que « Macron refuse de se soumettre au vote populaire, nous devons donc le démettre de ses fonctions », en partageant le projet de résolution qui stipule que « l’Assemblée nationale et le Sénat doivent défendre la démocratie contre les tendances autoritaires du président. »

Les parlementaires ont argumenté que ce n’est pas au président de « faire du marchandage politique », en référence aux difficultés rencontrées par Macron pour trouver un nouveau Premier ministre depuis la démission de Gabriel Attal le mois dernier.

Le LFI fait partie de l’alliance Nouvelle Union Populaire (NUP), regroupant les Socialistes, les Communistes et les Verts, qui a remporté les élections législatives anticipées convoquées par Macron plus tôt cette année.

La coalition n’a cependant pas réussi à obtenir une majorité absolue, ce qui oblige Macron à négocier pour nommer un nouveau Premier ministre et former un gouvernement.

Lundi, le président français a rejeté la candidature de Lucie Castets – une fonctionnaire sans appartenance politique – en arguant qu’un tel gouvernement menacerait « la stabilité institutionnelle ».

Pendant ce temps, les médias français ont souligné qu’il serait difficile de trouver un nouveau Premier ministre « qui ne serait pas immédiatement renversé lors d’un vote de confiance ».

Macron avait convoqué ces élections anticipées en juin, après les mauvais résultats de son bloc centriste Ensemble aux élections européennes. Après que le premier tour a vu le Rassemblement National (RN) de Marine Le Pen en tête, Macron a conclu un accord de « vote stratégique » de dernière minute avec la NUP pour empêcher le RN d’obtenir la majorité à l’Assemblée nationale.

Bien que le bloc de Macron soit arrivé en deuxième position lors des élections, le président détient le pouvoir exclusif de nommer le Premier ministre, qui n’est pas formellement tenu d’être un candidat du parti gagnant.

Le RN, qui est arrivé troisième lors du vote à l’Assemblée nationale, a déclaré qu’il bloquerait tout candidat de l’alliance de gauche, affirmant que la NUP représente « un danger pour l’ordre public, la paix civile, et évidemment pour la vie économique du pays. »

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