« Gbagbo était le véritable vainqueur des élections de 2010 », selon un ancien conseiller de Nicolas Sarkozy

Lomé Actu, 27 septembre 2024- Lors d’une récente interview sur France 24, Robert Bourgi, un avocat français ayant occupé le rôle de conseiller informel à l’Élysée pour les affaires africaines, a fait des déclarations surprenantes concernant les élections présidentielles ivoiriennes de 2010.

Selon lui, Laurent Gbagbo aurait été le véritable vainqueur de cette élection, une affirmation qui contredit la version officielle qui a couronné Alassane Ouattara. Bourgi, visiblement touché par ses révélations, a partagé son expérience en tant qu’observateur et acteur des événements politiques qui ont conduit à la chute de Gbagbo.

Il a exprimé des regrets quant à son implication dans ce qu’il qualifie de trahison, tout en affirmant que le Conseil constitutionnel ivoirien avait validé la victoire de Gbagbo. Il a également évoqué les tensions entre la France et la Côte d’Ivoire à cette époque, soulignant que les autorités françaises étaient conscientes du véritable résultat des élections.

Bourgi a déclaré : « J’ai vécu les derniers jours de la présidence de Gbagbo aux côtés de Nicolas Sarkozy, et c’est là que tout s’est compliqué. Nous savions que Laurent avait gagné, tout comme Jean Ping à Libreville. Gbagbo, pas Ouattara, était le véritable vainqueur ».

En outre, Bourgi a révélé qu’une tentative avait été faite pour convaincre Gbagbo de quitter le pouvoir en échange d’une retraite confortable et de divers privilèges. Lors d’une rencontre avec Nicolas Sarkozy, celui-ci aurait demandé à Bourgi d’inciter Gbagbo à accepter une offre qui incluait un statut d’ancien chef d’État et des avantages financiers.

Il a déclaré : « Sarkozy m’a convoqué à l’Élysée et m’a dit : Il faut que tu appelles ton ami Gbagbo pour qu’il accepte de partir. Il bénéficiera d’un statut d’ancien chef d’État, de 30 millions CFA, d’une voiture, d’une escorte, et, s’il le souhaite, d’une chaire universitaire pour enseigner l’histoire à travers le monde ».

Cependant, Gbagbo aurait refusé cette proposition, affirmant qu’il préférerait être comparé à Robert Mugabe qu’à quitter le pouvoir sous pression. Suite à ce refus, Sarkozy aurait intensifié la pression, menaçant d’éliminer politiquement Gbagbo, ce qui a conduit à l’intervention militaire française et à l’arrestation de l’ancien président.

Ce conflit a engendré une crise postélectorale tragique, faisant plus de 3 000 morts selon les estimations des Nations Unies.

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