À Madagascar, la célébration du Nouvel An malgache a mis en lumière la question de la restitution du crâne du roi Toera par la France. En présence de différents descendants royaux du pays à Antananarivo, deux des arrière-petites-filles de ce roi sakalava, décapité en 1897 par les troupes coloniales, ont publiquement demandé à l’ambassadeur de France d’activer le processus de restitution du côté des autorités françaises.
Pendant les festivités du Nouvel An malgache à Madagascar, sur l’esplanade du Coliseum, l’ambassadeur de France, Arnaud Guillois, s’est vu remettre un courrier par deux des arrière-petites-filles du roi Toera.
« C’est la première fois, sous la présidence d’Andry Rajoelina, que ça se fait de manière si directe » explique-t-elle.
« La raison pour laquelle cette restitution est si importante pour nous », poursuit alors la princesse Marie Francia Kamamy, fille aînée de la reine Georgette Kamamy (elle-même fille du fils du roi Toera).
« c’est que selon les traditions malgaches, si le corps de notre aïeul n’est pas au complet dans le tombeau, son âme erre sans cesse. Et il ne peut pas accomplir son rôle d’ancêtre protecteur auprès de son peuple et de sa descendance. C’est pour ça que nous, la famille, demandons à ce que son crâne nous soit rendu. Ça serait un signe de pardon entre les Malagasy et les Français », estime-t-elle.
Le représentant de la France a déclaré publiquement lundi qu’il « reconnaissait l’importance » de cette demande, tout en réaffirmant que l’avenir des relations entre les deux pays « doit être fondé sur une conscience partagée de notre passé ».
De son côté, l’ambassade de France à Madagascar a confirmé que le courrier remis en mains propres et signé par le ministre de la Culture malgache, Augustin Andriamananoro, avait été transmis le jour même à son homologue française, Rachida Dati.
