Mohamed Bazoum : L’ancien président du Niger face à la peine de mort
Lomé Actu, 28 Juillet 2024 – Depuis un an, l’ancien président nigérien Mohamed Bazoum est détenu, confronté à la menace de la peine de mort. Les accusations portées contre lui sont extrêmement graves, et ses proches, ainsi que son avocat, craignent une condamnation capitale.
En juin 2024, la Cour d’État du Niger a levé l’immunité de Mohamed Bazoum, le rendant susceptible d’être jugé comme un citoyen ordinaire. Il est accusé de complot contre la sécurité et l’autorité de l’État, de trahison, d’apologie du terrorisme et de financement du terrorisme. Selon le code pénal nigérien, ces accusations pourraient entraîner une peine de mort par fusillade s’il est reconnu coupable.
Moussa Coulibaly, son avocat, dénonce un processus judiciaire marqué par de nombreuses irrégularités, affirmant qu’il ne respecte pas les normes en vigueur. Il précise que Bazoum sera jugé par un tribunal spécial, qu’il considère ni indépendant ni impartial. Pour Coulibaly, « il n’y a plus d’État de droit au Niger ». Il redoute que ce procès, influencé par le régime militaire du général Tiani, soit une parodie de justice visant à éliminer politiquement l’ancien président.
Depuis son arrestation en juillet 2024, Mohamed Bazoum, accompagné de son épouse, a perdu tout espoir de retrouver son poste présidentiel. Leur fils, également détenu, a été libéré en janvier 2024 grâce à une médiation togolaise.
Malgré les appels incessants à la libération de Bazoum, le régime militaire nigérien reste inflexible. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a menacé le régime de sanctions, mais le général Tiani et son équipe restent sourds à ces pressions. La situation de Bazoum symbolise les tensions politiques actuelles au Niger, où l’avenir de la démocratie et de l’État de droit semble de plus en plus incertain.