Niger : Coup dur pour l’ex président Bazoum, le général Tiani enfonce le clou
Lomé Actu, 11 octobre 2024 – Le jeudi 10 octobre au soir, le président Abdourahamane Tiani a pris la décision de retirer la nationalité nigérienne à neuf personnes proches de l’ex-président Mohamed Bazoum, déchu l’année précédente. Ces individus, considérés comme opposants au régime militaire actuellement en place à Niamey, figurent sur un nouveau registre listant ceux impliqués dans des actes de terrorisme ou portant atteinte aux intérêts de l’État.
Parmi ces personnes déchues de leur nationalité se trouvent plusieurs figures politiques importantes ayant servi sous le mandat de Mohamed Bazoum. Par exemple, Rhissa Ag Boula, ancien ministre d’État et conseiller à la présidence, mais également leader historique des rébellions touarègues de 1991 et 2007. Ce dernier avait, après le coup d’État du 26 juillet 2023, créé un Conseil de résistance pour la République visant à s’opposer à la junte militaire du CNSP. Des personnalités telles que les généraux Abou Mahamadou Tarka et Karingama Wali Ibrahim, anciens responsables de la sécurité nationale, sont aussi concernées.
Les personnes visées par cette mesure vivent pour la plupart en exil depuis le coup d’État. Rhissa Ag Boula, par exemple, a obtenu l’asile en France. Pourtant, la junte continue de les accuser d’« intelligence avec une puissance étrangère », de « trahison » et de « complot ». Le fichier où leurs noms apparaissent est critiqué par des organisations comme Human Rights Watch, qui y voient une menace pour les droits fondamentaux.
Les autorités nigériennes les considèrent en fuite et ont émis des mandats de recherche, les accusant de s’être engagées dans une conspiration visant à déstabiliser l’État. Bien que cette décision de déchéance de nationalité soit présentée comme temporaire, elle est inédite dans l’histoire politique du Niger.