Niamey, 06 décembre 2023 (Lomé Actu) – Dans un geste diplomatique significatif, le vice-ministre de la Défense de la Russie et nouveau chef du groupe Wagner, Yunus-Bek Yevkurov, a effectué une visite historique au Niger.
Il s’agit de la première visite officielle d’un responsable gouvernemental russe depuis le coup d’État du 26 juillet, signalant une volonté d’améliorer la coopération militaire entre le Niger et la Russie dans un contexte de détachement de Niamey vis-à-vis de ses partenaires occidentaux dans le secteur de la défense.
À la suite de leur réunion à Bamako le 3 décembre, la délégation russe, dirigée par le vice-ministre Yevkurov, a tenu des discussions à Niamey le 4 décembre avec le général Abdourahamane Tiani, où ils ont signé des documents visant à renforcer la coopération militaire entre les deux nations.
Les détails de ces accords restent confidentiels, mais les autorités nigériennes soulignent leur importance pour le renforcement de la collaboration militaire. Traditionnellement, une telle coopération impliquait la formation d’officiers du renseignement et, surtout, de pilotes nigériens.
Cependant, avec la crise sécuritaire en cours, le Niger s’est de plus en plus tourné vers la Russie pour des acquisitions militaires, notamment des armes, des munitions et des hélicoptères de combat.
Le nouvel accord pourrait également impliquer le déploiement d’instructeurs russes.
La question persiste : le Niger sollicitera-t-il l’implication du groupe Wagner ? Les opinions au sein de la junte militaire restent partagées.
Néanmoins, cette première visite d’un ministre russe à Niamey après le coup renforce la présence de Moscou au Sahel.
Cela intervient à un moment où l’ambassadrice américaine au Niger présente toujours ses lettres de créance et où l’Union européenne fait face à la rupture abrupte de son partenariat militaire avec le Niger, avec un préavis de six mois pour la sortie de sa mission Eucap Sahel Niger du pays.
Cette décision ajoute une nouvelle dimension au rapprochement de Niamey avec ses alliés occidentaux.
La décision de rompre les liens avec l’UE fait suite à l’abrogation récente de la loi de 2005 sur l’immigration, rédigée en grande partie avec le soutien de l’UE, et un peu plus de deux mois après avoir obtenu le retrait des troupes françaises du Niger. Cette réorientation stratégique souligne l’évolution des alliances géopolitiques du Niger et sa quête de nouveaux partenariats dans le domaine de la défense et de la sécurité.
