Abuja, 16 Aout 2023 (Lomé Actu) – Les charges s’accumulent contre le gouverneur suspendu de la banque centrale du Nigeria, Godwin Emefiele, avec un acte d’accusation de 20 chefs d’accusation déposé par les procureurs nigérians.
L’une de ces accusations pèse sur lui pour avoir présumément accordé des « avantages illégaux », selon des informations émanant d’un avocat du gouvernement.
La décision de l’enquête a été initiée par le président Bola Tinubu, qui, depuis son investiture en mai, a mené des réformes audacieuses dans l’économie la plus importante d’Afrique. Tinubu avait vivement critiqué les politiques de la banque centrale dirigée par Emefiele, notamment les mesures destinées à soutenir la monnaie nationale, le naira.
Les détails précis des nouvelles charges n’ont pas encore été dévoilés. Cependant, des documents judiciaires déposés par le bureau du procureur général le mois dernier avaient déjà révélé que Godwin Emefiele faisait face à des accusations telles que l’abus de confiance et le détournement de fonds, des délits passibles de lourdes peines d’emprisonnement.
Depuis sa suspension par Tinubu le 9 juin dernier, Emefiele, qui avait également lancé une candidature à la présidence du Nigeria l’année précédente, est détenu par la police secrète depuis le 10 juin.
Des charges de possession d’arme à feu avaient été retenues contre lui, auxquelles il a plaidé non coupable. Bien qu’il ait été libéré sous caution par un juge le 25 juillet, il a été de nouveau arrêté peu après.
Un avocat du gouvernement a confirmé que « nous avons déposé un dossier avec des charges complètes » et que l’affaire de possession d’arme à feu avait été retirée. Emefiele a, quant à lui, fait une demande de libération sous caution, mais n’a pas encore commenté publiquement les accusations portées contre lui.
Lors de son mandat, Godwin Emefiele avait introduit une politique de taux de change multiple pour maintenir artificiellement la force de la monnaie nationale. Cette décision avait suscité des avis divergents, notamment celui de l’ancien président Muhammadu Buhari, pour qui cela relevait de la fierté nationale.
Ayant été nommé pour un second mandat de cinq ans par Buhari en 2019, Godwin Emefiele aurait dû prendre sa retraite l’année prochaine. Il était le deuxième gouverneur le plus ancien de la banque centrale et avait supervisé la période de ralentissement économique la plus marquée de la plus grande économie du continent africain.
