Naomi Musenga mère

« Qu’est-ce que ma fille lui a fait ? », la mère de Naomi Musenga se prononce

Lome Actu, 04 juillet 2024 – Bablyne Musenga, mère de la victime Naomi Musenga est sortie du silence ce 4 juillet qui marque le début du procès de sa fille Naomi morte suite à la négligence d’une opératrice de SAMU.

Bablyne Musenga pleure toujours sa fille Naomie Musenga, morte en 2017 à Strasbourg après n’avoir pas été prise au sérieux par une opératrice du Samu. 

« La voix, on l’a entendue », poursuit la mère, en référence à l’extrait diffusé dans la presse, dans lequel on entend sa fille et l’opératrice échanger. Tandis que la victime explique avoir mal et ne pas pouvoir passer d’autre coup de fil, l’opératrice n’écoute pas et semble ne pas prendre au sérieux la détresse de Naomi. 

« J’imaginais et maintenant la personne est réelle », confie Bablyne Musenga qui voulait mettre un visage sur cette voix. 

« Pour la première fois on va la voir », déclare celle qui souhaite désormais des explications : « Je ne sais pas ce qu’elle va répondre. Je veux seulement savoir ce qu’il s’est passé. Qu’est-ce que ma fille lui a fait ? », questionne-t-elle. Bablyne Musenga ne comprend toujours pas le comportement de l’opératrice : « Quelle est cette attitude ? » Elle assure qu’en tant que mère elle ne peut pas s’arrêter comme ça « sans qu’elle puisse m’expliquer pourquoi ».

La famille désire des excuses

La sœur de Naomi, Louange Musenga, elle aussi attend des réponses. Elle veut savoir si l’opératrice est « consciente de la gravité de la situation » et si elle regrette. La sœur de Naomi souhaite aussi obtenir des excuses, « ce qu’on n’a pas entendu jusqu’à maintenant ». « Si on en avait entendu, on ne serait peut-être pas allées jusque-là », ajoute-t-elle. Louange Musenga « cherche une justice » et veut que la personne mise en cause reconnaisse « son tort ». Selon elle, « un procès devrait servir à ça »

« S’il y a une condamnation, ça nous permettrait de nous dire qu’on n’a pas fait tout ça pour rien. »

Malgré tout, Louange Musenga regrette qu’une seule personne soit poursuivie dans ce dossier. La famille de la victime estime en effet « qu’il y a des responsabilités à plusieurs échelles ».

L’opératrice du Samu mise en cause dans cette affaire est jugée à partir de jeudi à Strasbourg pour « non-assistance à personne en danger ». Elle est accusée d’avoir moqué au téléphone les appels de détresse de Naomi Musenga, décédée à Strasbourg en décembre 2017. A l’issue de l’information judiciaire, la mise en examen pour homicide involontaire de l’opératrice a été classée sans suite. Naomi Musenga est décédée après avoir été prise en charge avec « un retard global de près de 2 heures et 20 minutes », selon un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas).

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