Refus des billets et pièces usés : Comment cette pratique plombe l’économie togolaise ?

Lomé Actu, 02 août 2024 – Dans les marchés et les magasins animés du Togo, une tendance inquiétante se développe, qui menace de saper le tissu même du commerce quotidien. Les commerçants et les citoyens tournent de plus en plus le dos aux billets et pièces tachés, déchirés ou usés.

Malgré les efforts concertés des autorités togolaises pour sensibiliser à la validité de toutes les monnaies ayant cours légal, quel que soit leur état, la pratique du rejet de la monnaie imparfaite continue de prendre de l’ampleur. Ce phénomène semble anodin à première vue. Cependant, il jette une ombre sur les transactions économiques et le bien-être financier des citoyens ordinaires.

Refus des billets et pièces usés : Un véritable problème

Dans les rues de Lomé, les vendeurs scrutent chaque franc à la recherche de signes d’usure ou de décoloration. Les pièces de monnaie qui ont perdu leur éclat ou les billets de banque portant les cicatrices d’innombrables échanges sont de plus en plus accueillies avec scepticisme et rejet pur et simple. Ce processus de contrôle officieux n’est pas seulement un inconvénient : il devient un obstacle important au bon fonctionnement des opérations économiques.

Au cœur de ce problème se trouve un réseau complexe de peurs et d’idées fausses. De nombreux Togolais, des commerçants aux commerçants, craignent que ces monnaies usées soient contrefaites ou qu’ils rencontrent des difficultés lorsqu’ils tenteront de les utiliser ou de les échanger plus tard. Cette crainte, bien que compréhensible, crée une prophétie autoréalisatrice, car le rejet de ces billets et pièces diminue encore davantage leur valeur perçue et leur acceptabilité.

Les répercussions de cette tendance vont bien au-delà du simple inconvénient. Pour de nombreux Togolais, en particulier ceux qui travaillent dans le secteur informel ou qui vivent d’un salaire à l’autre, le refus de leur argent durement gagné peut faire la différence entre mettre de la nourriture sur la table et avoir faim. De plus, cette pratique crée par inadvertance un système monétaire à deux vitesses, dans lequel les billets intacts sont prisés et mis en circulation, tandis que les billets usés sont de plus en plus marginalisés.

Que faire ?

Alors que ce problème prend de l’ampleur, les appels à une action plus décisive de la part des autorités togolaises se font de plus en plus pressants. Si les campagnes de sensibilisation passées ont posé des bases importantes, il est clair que des mesures plus globales sont nécessaires.

Les solutions potentielles pourraient aller de programmes d’éducation publique renforcés à une application plus stricte des lois imposant l’acceptation de toutes les monnaies légales.

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