Sokode : La justice s’insurge contre cinq trafiquants de défenses d’éléphants

Le tribunal de Première Instance de Sokodé, chef-lieu de la région centrale, s’est récemment insurgé contre les nommés, KIZA Matozoué (chausseur, propriétaire des deux grosses pointes). Ses quatre autres complices, KAZIMNA Pakoubadi, TASSOU Faladèma INOUSSA Nourri (guérisseur) et SONHAYE Agbala n’ont pas été épargnés.

Ces derniers sont reconnus coupables, selon le juge, de destruction et de tentative de commercialisation directe sans droit, de deux grosses défenses d’éléphant le 26 août 2022 à Sokodé.

Les peines

A cet effet, KIZA Matozoué, propriétaire des deux grosses pointes devra croupir quinze mois ferme en prison et payer quinze millions de francs d’amende.

Il a été déclaré coupable de tuerie d’éléphants dans le parc Fazao. Mais aussi de circulation et de commercialisation illégale de deux grosses défenses d’éléphants, espèce intégralement protégée.

Les quatre autres prévenus trafiquants d’ivoire sont condamnés chacun à quinze mois de prison dont neuf mois de sursis. Ils doivent également payer une amende de dix millions de francs chacun. Ceux-ci étant accusés de complicité de tentative de commercialisation des pièces d’espèce animale intégralement protégée,

Outre les différentes peines, les cinq contrevenants devront trouer encore leur portefeuille. Au motif qu’ils vont casquer solidairement vingt millions de francs de dommages et intérêts en faveur du Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières (MERF).

Le procès des cinq trafiquants de deux grosses pointes d’éléphants a été pédagogique.

En effet, pour condamner les cinq trafiquants, le juge a fait référence à l’article 761 du nouveau code pénal du Togo. Ce code dit clairement :

« la destruction et la commercialisation, directe ou indirecte, sans droit d’espèces animales ou végétales protégées en vertu des dispositions législatives et réglementaires en vigueur et des conventions internationales auxquelles la République du Togo est partie est punie d’une peine d’un à cinq ans d’emprisonnement et d’une amende d’un million à cinquante millions sans préjudice de toute autre disposition du présent code. »

La sensibilisation

Le juge a ensuite souligné que les espèces animales dont l’éléphant, le pangolin et autres sont protégés. De même que les espèces marines dont le requin et les espèces végétales. L’iroko et d’autres arbres sont aussi protégés.

« Nul n’est censé ignorer la loi. Le pangolin est protégé et ceux qui en mangent doivent cesser. Lorsqu’on tue ces animaux protégés on détruit la chaine humaine. Lorsqu’on tue les animaux en désordre, d’abord les générations futures ne connaîtront plus ses espèces, ensuite on détruit l’équilibre de l’écosystème. Vous allez dire que ce sont des animaux, mais ces animaux sont protégés et ne doivent pas être tués. Je nous invite à participer à la politique de l’Etat de la protection des espèces en voie d’extinction », a-t-il déclaré.

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