Togo : Interdit de manifestation, le front « Touche Pas A Ma Constitution » se fâche
Lomé Actu, 23 septembre 2024 – Le front « Touche Pas A Ma Constitution » a exprimé sa profonde indignation face à l’interdiction soudaine d’une journée de prière et de solidarité prévue à Sokodé. L’événement, destiné à apporter un soutien moral aux prisonniers politiques et à distribuer des fournitures scolaires à leurs familles. a été interdit par le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Chefferie coutumière.
Dans un communiqué publié le 21 septembre 2024, le mouvement a critiqué cette décision comme une « violation flagrante » des droits constitutionnels des citoyens togolais. L’interdiction, communiquée par simple courrier le 18 septembre, a été jugée illégale par le front, qui soutient que seul un arrêté ministériel formel peut légalement annuler un rassemblement public. Cet acte, selon le groupe, constitue un abus de pouvoir et une entrave importante aux libertés publiques au Togo.
Injustice envers les familles dans le besoin
L’événement prévu n’était pas seulement une question de solidarité. En effet, il visait également à fournir des kits scolaires aux enfants de familles touchées par l’emprisonnement politique. Le front a indiqué que des distributions similaires avaient eu lieu à Lomé sans interférence, ce qui rend l’interdiction à Sokodé particulièrement injuste. Selon eux, cette décision impose des difficultés supplémentaires à des familles déjà en difficulté, privant les enfants d’un soutien éducatif essentiel.
Le front « Touche Pas A Ma Constitution » a également contesté la justification de l’interdiction par le ministre. Les organisations citées dans l’avis d’interdiction, notamment « BINDJEGUE BINDJE », « Ensemble le Togo » et « Front Togo Souverain », n’étaient pas les véritables organisateurs. L’événement était soutenu par des entités établies comme la Ligue togolaise des droits de l’homme (LTDH) et des partis politiques comme les Démocrates, qui ont tous le droit légal d’accueillir un tel événement.
Malgré l’interdiction, le front « Touche Pas A Ma Constitution » reste engagé envers sa cause. Ils prévoient de mobiliser le soutien des chefs religieux, des autorités traditionnelles, des organisations internationales et des missions diplomatiques. En outre, le mouvement encourage la population togolaise à rendre visite aux prisonniers politiques à Lomé pour manifester sa solidarité.
Le groupe a également souligné que la libération des prisonniers politiques est une question urgente, renforcée par la Cour de justice de la CEDEAO. Il a exhorté le gouvernement à mettre fin rapidement à ces détentions.