Togo : L’ UFC engrené dans une nouvelle crise
Plus rien ne va à l’Union des forces du changement (UFC), plongée dans une guerre de tranchée. En l’absence de son président, Gilchrist Olympio qui n’a pas remis le pied au Togo depuis deux ans, la formation se déchire.
De profondes divergences opposent deux camps qui s’entredéchirent autour de la gestion du parti. D’un côté, l’aile du député Séna Alipui, troisième vice-président de l’Assemblée nationale, qui voue une fidélité sans faille au chef du parti et de l’autre, Elliott Ohin, deuxième vice-président de l’UFC, qui s’attache au respect des statuts de sa formation et se démène pour assumer la plénitude des fonctions de président.
Usage de faux et usurpation
Cette crise interne a éclaté au grand jour le 24 mars à l’Assemblée nationale, lorsque l’UFC a présenté deux listes concurrentes au titre de l’opposition parlementaire pour l’élection des nouveaux membres de la commission électorale nationale indépendante (CENI). Si celle transmise par Elliott Ohin a finalement été invalidée par l’institution parlementaire, la situation reste tendue au sein de la formation politique, le camp d’Ohin n’excluant pas de recourir à la justice pour faux et usage de faux et usurpation.
« Nous avons envoyé à l’Assemblée nationale une liste de noms de militants qui se sont manifestés à l’issue d’un appel interne par l’entremise du président du groupe parlementaire, Agbanu Komi, qui n’avait pas signalé qu’une autre liste était en sa possession », explique Elliott Ohin, qui a ensuite invité Agbanu Komi à fournir la « preuve que la liste confirmée par l’Assemblée nationale émane du président national ». Mais ce dernier a décliné l’offre, affirmant « dépendre directement de Gilchrist Olympio ».
NOUS FAISONS DES RÈGLES QUE NOUS REFUSONS DE RESPECTER. SI NON, JE VOUS ASSURE QU’IL N’Y A PAS DE PROBLÈME PARTICULIER À L’UFC
Ce nouveau feuilleton au sein de l’UFC trouve sa source dans l’interprétation que fait chaque camp des statuts du parti. Les dispositions sont pourtant claires, martèle Ohin : « en cas d’absence ou d’empêchement, le président national est remplacé par les vice-présidents dans l’ordre de préséance. Actuellement, le président est absent du pays, le premier vice-président étant décédé, je suis le deuxième vice-président, et en légaliste je ne fais que respecter les textes que nous-mêmes nous sommes donnés ». Reste qu’un autre article du même texte souligne que les députés dépendent directement du président national.