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« À Bè-Kpota des élèves escaladent la clôture du cimetière pour aller fumer… »

Pour le gouvernement togolais, « la lutte contre les substances psychoactives est une priorité ».

Les autorités ont mis sur pied des institutions et instruments en place, notamment un Comité national anti-drogue qui dit mener beaucoup d’activités dans le domaine. Mais sur le terrain des débordements sont légions.

Des sanctions pénales sont même prévues pour les contrevenants.

Dans le quartier populaire de Bè-Kpota, des jeunes sont réputés consommateurs de la drogue cannabis. C’est en pleine action que l’équipe de la BBC a débarqué dans le repaire de ces jeunes garçons. L’odeur étouffante de leur cibiche les accueille quelques mètres au loin.

Sur place, le cannabis enroulé dans de petits sachets transparents ou dans du papier est disponible à partir de 100 FCFA. Pas besoin de les peser avant de les vendre. « Même les élèves, des jeunes de moins de 20 ans viennent s’en procurer ici», souligne le guide.

Chaque quartier a un nom de code pour désigner le cannabis que prennent ces jeunes.

Par exemple, à Bè-Kpota où l’équipe est allé, les jeunes l’appellent la drogue (cannabis) en Mina « Anaké ». Dans le quartier Adakpamé, on l’appelle « éba » (la boue). Pour les jeunes d’Anfamé, c’est « fafavi » (fils de paix), etc.

D’autres quartiers surnomment le cannabis, « dotè » (gingembre), « ahonin zi » (l’œuf de pigeon). Tous ces noms sont donnés à cette drogue pour brouiller les pistes. « Seuls ceux qui sont dans ces milieux comprennent de quoi on parle. C’est le jargon et le message passe facilement entre eux », note Richard.


« Il nous arrive de voir des élèves escalader la clôture du cimetière pour aller fumer. On ne sait pas pourquoi ils choisissent le cimetière », témoigne le patron d’un atelier de mécanique auto, en face du cimetière municipal de Bè-Kpota.

Le Togo dispose d’une loi pour freiner le phénomène

Le Togo dispose d’une « loi sur le contrôle de la drogue ». L’article 9 de cette loi dispose : « Sont interdits la production, la fabrication, le commerce et la distribution de gros et de détail, le transport et la détention, l’offre, la cession à titre onéreux ou gratuit, l’acquisition, l’emploi, l’importation, l’exportation, le transit sur le territoire national des plantes, substances et préparations à haut risque dépourvues d’intérêt en médecine ».

L’article 10 ajoute que la culture « du pavot à opium, du cocaïer et de la plante de cannabis » interdite sur le territoire. Et que tout propriétaire, exploitant ou occupant à quelque titre que ce soit d’un terrain à vocation agricole ou autre tenu de détruire les plantes qui viendraient à y pousser.

En plus, le Togo est un pays de l’Afrique de l’Ouest, une sous-région devenue la plaque tournante du trafic de toute sorte de drogue.

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