Burkina Faso : L'armée fait face à de graves accusations

Burkina Faso : L’armée fait face à de graves accusations

L’ONG Human Rights Watch (HRW) a accusé l’armée du Burkina Faso d’avoir dirigé des frappes de drones ayant entraîné la mort d’au moins soixante civils, dans des attaques présentées par le gouvernement comme des actions ciblant des combattants djihadistes. Ces frappes, menées à l’aide de drones Bayraktar TB2, ont été décrites dans un rapport de HRW, qui affirme avoir interrogé de nombreux témoins et analysé diverses sources, dont des photographies, des vidéos et des images satellites.

Selon Ilaria Allegrozzi, chercheuse pour le Sahel à HRW, l’armée burkinabè a utilisé des armes précises pour viser de larges groupes de personnes, entraînant la mort de nombreux civils. HRW a également recueilli des témoignages de survivants, fournissant des détails concrets sur les victimes, dont des commerçants et des civils non armés, affectés lors des attaques sur le marché du village de Boulkessi en novembre et dans le village de Bouro en août.

En outre, ces attaques ont suscité la peur parmi la population locale, qui vit dans la crainte d’être ciblée et éprouve des réticences à se rendre à l’hôpital par peur de représailles. Cette stratégie offensive contre les groupes djihadistes, mise en place par le régime du capitaine Ibrahim Traoré après le coup d’État de 2022, a été critiquée par plusieurs organisations de défense des droits de l’homme en raison du nombre élevé de victimes civiles qu’elle aurait causé.

Lire Aussi