Coup d’État en cascade : L’Afrique Subsaharienne vers son propre Printemps Arabe ?

Lomé, 1er Aout 2023 (Lomé Actu)- Une instabilité politique croissante secoue l’Afrique subsaharienne, où les coups d’État semblent se multiplier tels des dominos. Face à cette série d’événements troublants, les inquiétudes grandissent quant à l’émergence d’un possible « Printemps arabe » sur le continent.

Alors que le Mali, la Guinée, le Burkina Faso et le Niger ont récemment connu des renversements de gouvernement par la force, d’autres pays pourraient-ils également être à risque ?

L’onde de choc du Printemps arabe, qui a débuté en 2011 avec une série de soulèvements populaires dans les pays arabes, continue de se faire sentir à travers le monde. En Afrique subsaharienne, une région déjà aux prises avec de nombreux défis socio-économiques, le spectre du Printemps arabe prend une nouvelle dimension avec la succession rapide de coups d’État.

Le Mali, la Guinée, le Burkina Faso et le Niger : Une série alarmante de coups d’État

Au cours des dernières années, le Mali, la Guinée, le Burkina Faso et le Niger ont été secoués par des changements de régime brutaux. Ces pays ont tous fait face à des troubles politiques, à des tensions sociales et à des conflits internes, créant un environnement propice à l’émergence de coups d’État.

Au Mali, un coup d’État militaire a eu lieu en août 2020, renversant le président élu Ibrahim Boubacar Keïta.

La Guinée a connu une situation similaire en septembre 2021, lorsque le président Alpha Condé a été déposé par des soldats.

Le Burkina Faso, l’épicentre de cette vague de bouleversements, a été récemment témoin d’une mutinerie en septembre 2022, suivie d’un coup d’État en janvier 2022 qui a ébranlé le pays. Le spectre de l’instabilité persiste lorsque le capitaine Ibrahim Traoré s’empare du pouvoir, renversant le président élu Paul-Henri Sandaogo Damiba. Ces soubresauts révèlent une fragilité politique inquiétante, laissant craindre que le rêve démocratique des Burkinabés ne se transforme en cauchemar.

Enfin le Niger, quant à lui, est devenu le théâtre d’une nouvelle tentative de coup d’État le 26 juillet 2023. Le président Mohamed Bazoum, séquestré par des soldats rebelles, a frôlé de près la perte de son mandat. Ce troisième coup d’État en quelques années plonge le pays dans une tourmente politique persistante, sapant la confiance du peuple dans ses institutions.

Le Printemps arabe comme source d’inspiration ?

Le Printemps arabe a démontré la puissance des aspirations démocratiques et l’impact des mouvements populaires dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord). Il a suscité l’espoir de changements positifs, mais a également créé un précédent pour les populations désenchantées d’autres régions, y compris en Afrique subsaharienne.

Lorsque les citoyens voient que leurs voisins parviennent à renverser des régimes autoritaires, cela peut les inciter à exprimer eux aussi leur mécontentement face à des gouvernements jugés incompétents, corrompus ou oppressifs. Les exemples du Mali, de la Guinée, du Burkina Faso et du Niger pourraient alimenter le désir de changement politique dans d’autres pays de la région.

Quels autres pays pourraient être à risque ?

Outre les pays ayant déjà connu des coups d’État, d’autres États en Afrique subsaharienne pourraient également être vulnérables à des bouleversements politiques. Parmi ceux-ci, on peut citer le Cameroun, le Gabon, la République démocratique du Congo (RDC) et la République centrafricaine (RCA).

Le Cameroun, par exemple, fait face à des tensions politiques et sociales persistantes dans les régions anglophones et connaît des défis liés à la gouvernance. Le Gabon a également été témoin d’élections contestées et d’agitations sociales.

Quant à la RDC et la RCA, ces pays ont été confrontés à des conflits internes prolongés, créant des instabilités potentielles.

Le Sénégal est également un pays à risque après les récentes crises qui secouent le pays . Un véritable bras de fer s’opère entre le président en exercice Macky Sall et l’opposant Ousmane Sonko .

L’Afrique subsaharienne se trouve ainsi à un carrefour décisif de son histoire politique.

Les récents coups d’État dans la région soulèvent des inquiétudes quant à la stabilité politique et à la gouvernance démocratique.

Le Printemps arabe a montré que les aspirations à la démocratie et à la justice sociale peuvent transcender les frontières régionales, créant un potentiel de contagion politique.

Il est donc impératif que les dirigeants africains et la communauté internationale redoublent d’efforts pour prévenir toute escalade de l’instabilité.

L’établissement d’institutions fortes, la promotion de la gouvernance démocratique et la prise en compte des aspirations des populations sont essentiels pour éviter que l’Afrique subsaharienne ne sombre dans une période de troubles similaires au Printemps arabe.

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