Élections au Togo : les organisations de la société civile critique le gouvernement

Élections au Togo : les organisations de la société civile critiquent le gouvernement

Le président de la république, Faure Gnassingbé, a signé un décret, repoussant d’une semaine la date des élections législatives et régionales au 20 avril, alors que le mandat des députés a expiré fin 2023.

Cette décision a suscité une déclaration conjointe de douze organisations de la société civile, dénonçant un processus de démocratisation inachevé.

Les organisations civiles estiment que le gouvernement manque de légitimité pour organiser les élections prévues, étant donné que l’Assemblée nationale n’a pas été renouvelée selon le calendrier électoral initial.

« Nous aurions souhaité qu’on puisse quand même organiser des assises nationales en vue d’assainir l’atmosphère politique qui est aujourd’hui très tendue du fait du non-renouvellement dans les délais constitutionnels de l’Assemblée nationale. Mais le pouvoir visiblement n’est pas dans cette vision salvatrice et veut organiser les élections législatives et régionales prochaines dans un désordre absolu, histoire de pousser encore l’opposition au boycott pour se tailler encore un Parlement mécanique comme le Parlement sortant », déclare Monzolouwè Atcholi Kao, président de l’Association des victimes de la torture au Togo, l’une des organisations signataires de la déclaration.

Monzolouwè Atcholi Kao

Malgré leurs critiques à l’égard du processus électoral en cours, ces organisations de la société civile encouragent néanmoins les partis d’opposition à ne pas boycotter les élections à venir.

« Nous demandons, au regard des expériences du boycott, aux oppositions de ne pas boycotter et de participer à ses élections malgré tout. Nous pensons que cette situation ne peut pas engendrer un développement du pays. Ce n’est pas digne d’un État qui se veut démocratique. »

Le report des élections législatives et régionales au Togo, bien que visant à permettre une meilleure préparation du processus électoral, soulève des préoccupations légitimes quant à la légitimité du gouvernement actuel pour organiser ces élections.

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