Élections législatives au Portugal : le scrutin s’annonce compliqué
Au Portugal, à l’approche des élections législatives du dimanche 10 mars 2024, la campagne entre dans sa phase finale avec une incertitude palpable.
Huit partis, ainsi que plusieurs petits partis, sont en lice pour choisir un nouveau Premier ministre. Parmi eux, le Parti socialiste et le Parti social démocrate, en alliance avec deux petits partis conservateurs sous l’appellation d’AD, sont les principaux prétendants, mais aucun ne semble en mesure de dégager une majorité absolue.
Un élément notable de cette campagne est le nombre élevé d’indécis parmi les électeurs, qui reste élevé même à ce stade avancé. Près de 22% des électeurs n’ont pas encore décidé pour qui voter, ce qui incite les candidats à s’adresser à cette frange de l’électorat.
Parallèlement, l’extrême droite, représentée par le parti populiste Chega, dirigé par André Ventura, gagne en importance. Bien que ce parti ne soit apparu qu’en 2019, il est en passe de devenir la troisième force politique du pays.
Ventura, reconnu pour son style provocateur et sa communication efficace, cherche à s’imposer comme un acteur clé dans la formation du prochain gouvernement, en tentant d’établir des alliances avec l’AD. Cependant, cette tentative se heurte à la réticence de certains membres de l’AD, comme Luis Montenegro, qui refuse de s’associer à un parti aux idées radicales.
Malgré cela, de nombreux observateurs estiment qu’un accord entre l’AD et le Chega pourrait devenir inévitable pour former un gouvernement de droite.
Par ailleurs, la campagne électorale a vu émerger des thèmes sensibles tels que l’immigration, l’insécurité et l’avortement, introduits par des figures influentes du centre droit comme Pedro Passos Coelho, ancien Premier ministre.
Cette stratégie vise à rallier les électeurs tentés par le discours populiste du Chega, et semble porter ses fruits, avec une baisse de popularité de ce parti passant de plus de 20% à 12-14% des voix en début de campagne.
Les élections législatives au Portugal se déroulent dans un climat de tension et d’incertitude, avec l’émergence de nouveaux acteurs politiques et des enjeux clés qui redessinent le paysage politique traditionnel.