Bissau, 20 décembre 2023 (Lomé Actu) – Mercredi, le président de Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, a révoqué le Premier ministre qu’il avait pourtant récemment reconduit dans ses fonctions, huit jours après la dissolution de l’Assemblée nationale et des troubles qualifiés de « tentative de coup d’État ». Un décret présidentiel a officialisé cette décision en destituant Monsieur Geraldo João Martins de son poste de Premier ministre, prenant effet immédiatement.
M. Martins, membre important de la coalition de l’opposition victorieuse lors des élections législatives de juin, affiliée au parti historique PAIGC ayant joué un rôle majeur dans la lutte pour la libération de la Guinée-Bissau, a été reconduit à la tête du gouvernement le 12 décembre, malgré la dissolution de l’Assemblée nationale décrétée par le président Embalo. Cette dissolution faisait suite à des affrontements, le 1er décembre, entre la Garde nationale et l’armée, causant au moins deux décès dans la capitale Bissau.
Ces événements avaient été qualifiés de « tentative de coup d’État » par le président, tandis que le président du Parlement, adversaire de longue date de M. Embalo, dénonçait un « coup d’État constitutionnel » de la part du président.
Les heurts du 1er décembre ont débuté lorsque des membres de la Garde nationale sont intervenus dans les locaux de la police judiciaire pour extraire le ministre de l’Économie et des Finances ainsi que le secrétaire d’État au Trésor public, interrogés à propos d’un retrait de dix millions de dollars des fonds de l’État.
Ces affrontements illustrent les profondes divisions politiques au sein de l’État, qui se manifestent également au sein des forces de sécurité. Depuis son indépendance du Portugal en 1974, la Guinée-Bissau a été le théâtre d’une série de coups d’État ou de tentatives de coup d’État.
