RDC : Ouverture du procès de l’opposant Matata Ponyo pour détournement de fonds
Kinshasa, 21 aout 2023 (Lomé Actu) – En République démocratique du Congo (RDC), le procès de l’opposant et ancien Premier ministre congolais, Augustin Matata Ponyo Mapon, débute ce lundi 21 août devant la Cour constitutionnelle du pays.
Matata Ponyo est accusé d’avoir détourné plus de 205 millions de dollars sur les 285 millions décaissés par le Trésor public pour le projet pilote du parc agro-alimentaire de Bukanga-Lonzo, situé à 200 kilomètres de Kinshasa.
Candidat à la prochaine élection présidentielle prévue le 20 décembre, Matata Ponyo a continuellement clamé son innocence et a dénoncé ces poursuites comme étant politiquement motivées.
Depuis près de deux mois, Augustin Matata Ponyo séjourne dans son fief politique de Kindu, où il a établi ses quartiers.
N’étant pas présent dans la capitale, l’ancien Premier ministre sera représenté devant la Cour par ses avocats, d’après ses proches.
Dans le cadre de ce procès, le procureur semble avoir modifié sa stratégie en retirant du dossier les anciens ministres Wivine Mumba et Patrice Kitebi, qui étaient auparavant co-accusés.
En revanche, le procureur a ajouté l’ancien gouverneur de la Banque centrale, Deogratias Mutombo, en tant qu’accusé, soulignant sa responsabilité dans le décaissement des fonds.
Lui et l’homme d’affaires sud-africain, Grobler Christo, gestionnaire de la société ayant remporté le marché pour équiper le parc, sont attendus à la barre.
Le parquet affirme posséder de nouveaux éléments à charge contre les trois hommes.
Un « vide juridique »
La procédure suscite cependant des controverses. Ce procès avait été ouvert en novembre 2021 devant la même Cour constitutionnelle, qui s’était déclarée immédiatement incompétente pour juger un ancien Premier ministre. Selon la loi du pays, les décisions de cette Cour ne peuvent être contestées en aucune circonstance. La Cour de cassation saisie avait pris la même position.
Par conséquent, selon les avocats de la défense, qui s’appuient sur ce qu’ils considèrent comme un « vide juridique », un ancien Premier ministre ou président ne peut pas être jugé pour des actions survenues pendant son mandat.
À quatre mois de l’élection présidentielle, à laquelle Matata Ponyo est candidat, il condamne ces poursuites qu’il qualifie de « politiques », affirmant qu’il s’agit d’un complot visant à le disqualifier de la course.