Togo : « La DMP ne tombera pas dans le piège du gouvernement «
La Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP) au Togo annonce qu’elle ne boycottera pas les prochaines élections législatives et régionales malgré les nombreuses irrégularités constatées dans le processus électoral en cours. Dans un communiqué de presse publié récemment, la DMP lance un appel urgent à la mobilisation des populations en vue de garantir des élections transparentes et démocratiques.
Communiqué de presse de la Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP)
Le gouvernement a annoncé le jeudi 8 février 2024 sur la télévision nationale qu’elle a adopté sept projets de décrets dont six relatifs au lancement du processus électoral en cours au Togo. L’essentiel du contenu de ces décrets se décline en ces points ci-après :
1. La convocation du corps électoral sur la date du samedi 13 avril 2024 soit 65 jours de la date du scrutin.
2. La fixation de la caution des candidats à 500 000 fcfa par candidat pour les élections législatives et 200 000 fcfa pour les élections régionales, avec une réduction de 50 % accordée aux femmes candidates.
3. La répartition des 113 sièges des futurs députés selon les 39 circonscriptions électorales. Par ailleurs et à la suite de ces décrets, la CENI, dont le mandat est expiré depuis bientôt un an, et dont les membres devraient être renouvelés, lance dans la foulée des appels à candidature pour les deux élections couplées. L’analyse de ces trois décisions et l’appel à candidatures lancé par la CENI appelle les observations suivantes.
Concernant la convocation du corps électoral pour le 13 avril 2024, la DMP constate une fois encore que le gouvernement a ignoré les différents appels de la classe politique à la libérations des détenus et au retour des réfugiés ainsi qu’à des assises élargies avant l’organisation de toute élection et s’inscrit dans une gestion unilatérale du processus électoral.
La DMP se demande pourquoi le gouvernement qui a eu 5 ans pour organiser les élections législatives veut précipiter aujourd’hui un processus qu’on a délibérément retardé et torpillé au mépris de notre loi fondamentale et du code électoral. Pourquoi tient-on à organiser les élections législatives et régionales prochaines dans ce climat de désordre, d’impréparation et de mépris total vis-à-vis du peuple, des acteurs politiques et de la société civile ?
Au sujet du découpage électoral, la DMP constate avec amertume que le régime continue de rester sourd aux appels unanimes à un découpage qui respecte l’égalité entre les togolais et justifie les injustices criards du nouveau découpage par des considérations qui sont loin d’être convaincantes.
Le gouvernement dit, en introduction de son annonce du découpage, avoir utilisé les critères démographiques, géographiques et spécifiques pour affecter le nombre de sièges aux circonscriptions électorales.
Lesquels de ces critères peuvent valablement justifier que la Région Maritime sans le Grand Lomé, avec 1 346 615 habitants, soit 16,63% de la population se voit attribuée 17 sièges alors que la Région de la Kara avec 985 512 habitants soit 12, 17% de la population générale est dotée de 19 sièges ?
Lesquels de ces critères justifient que la circonscription électorale du Golfe avec 1 305 681 habitants soit 16% de la population du Togo dispose de 8 sièges, celle d’Agoényivé avec 882 695 habitants soit 11% de la population générale dispose de 6 sièges alors que la Région Centrale avec 795 529 soit 9, 82 % de la population générale soit dotée de 16 sièges ?
Par quels critères peut-on justifier que la circonscription électorale de Zio avec 500 020 habitants soit 6,18 % de la population générale conserve 4 sièges alors que Blitta avec 163 272 habitants soit 2% de la population soit dotée aussi de 4 sièges ?
Lesquels de ces critères peuvent expliquer que la circonscription électorale de Anié avec 180 158 habitants soit 2,23 % de la population générale soit dotée de 2 sièges tandis que la circonscription électorale de Amou avec 114 172 habitants soit 1,41 % de la population générale aie 3 sièges ?
À l’examen de ces données, il est évident que le gouvernement cherche à favoriser certains Togolais au détriment d’autres, violant gravement ainsi le principe constitutionnel de l’égalité entre tous les togolais.
S’agissant de la fixation du montant de la caution à 500 000 fcfa pour les élections législatives et 200 000 fcfa pour les élections régionales, la DMP rappelle que lors des élections législatives de 2013, la caution demandée aux candidats était de 200 000 fcfa et en 2018 elle a été fixée à 100 000 fcfa. Les montants décidés cette fois ci par le gouvernement témoignent de sa volonté d’exclure une grande partie des Togolaises et des Togolais incapables de réunir ce montant exorbitant dans le contexte de pauvreté dont le régime est responsable.
Au regard de tout ce qui précède, la DMP constate que le régime qui campe dans une logique de conservation du pouvoir, cherche à pousser les partis politiques qui œuvrent pour l’alternance et le bien-être du peuple à boycotter une fois encore les prochaines élections et à leur ouvrir la voie pour des forfaitures politiques qu’ils envisagent contre le peuple. Malheureusement, pour eux que ce plan ne marchera pas ! La DMP ne tombera pas dans le piège du boycott des élections.
Il est encore temps de se raviser et de prendre les dispositions idoines en vue de corriger les décisions injustes prises et appeler à des assises pour que les décisions relatives au processus électorales soient étudiées et prises de manière consensuelle.
La DMP lance un appel urgent aux populations afin qu’elles se mobilisent et se préparent à aborder les futures échéances avec la conviction qu’elles ont le pouvoir de contraindre le pouvoir qui n’en a aucune volonté politique, à organiser des élections transparentes dont les résultats correspondront à la volonté de changement et d’alternance exprimée dans les urnes. Les mots d’ordre à cet effet sont tolérance zéro pour les fraudes et tolérance zéro pour la proclamation de résultats truqués.
L’alternance est possible !
Nous le pouvons !
Fait à Lomé, le 11 février 2024.
La Conférence des Présidents