Togo/ Sodabi : L’alcool désormais interdit dans cette commune
Lomé Actu, 26 août 2024 – C’est une décision révolutionnaire qui a fait des vagues dans la région des Savanes au Togo. La commune de Tône 4 a annoncé une interdiction complète du « sodabi », un alcool local populaire mais controversé. Cette décision doit prendre effet le 6 septembre 2024.
L’interdiction vise l’importation, la commercialisation et la consommation d’alcool frelaté, connu localement sous le nom de « Tankpindjongue » dans la région des Savanes et de « sodabi » ailleurs au Togo. Cette action décisive répond aux inquiétudes croissantes concernant l’impact dévastateur de cet alcool non réglementé sur la santé et le tissu social de la communauté.
Le maire Blimpo Bantinia et le conseil municipal de Tône 4, qui chapeaute quatre cantons dont la capitale Korbongou, ont été les fers de lance de cette initiative. Leur annonce le 22 août 2024 a été faite lors d’une séance de sensibilisation des opérateurs économiques locaux.
Les préoccupations sanitaires l’emportent sur les intérêts économiques dans une décision historique
Cette décision n’est pas sans controverse. La production et la vente de sodabi ont longtemps été une source de revenus principale pour de nombreux ménages de la région. Cependant, les autorités municipales ont jugé les risques pour la santé publique trop graves pour être ignorés, faisant écho aux inquiétudes soulevées ces derniers mois concernant le « véritable terroriste de la jeunesse » qui sévit dans la région des Savanes.
En effet, de manière surprenante, de nombreux commerçants en gros et au détail de sodabi auraient accueilli favorablement l’initiative, s’engageant à cesser leur commerce d’alcool. Ce soutien inattendu des personnes les plus touchées économiquement par l’interdiction suggère une prise de conscience croissante des effets néfastes de l’alcool sur la communauté.
Pour assurer le respect de cette mesure, le gouvernement local a donc fait appel au soutien des forces de défense et de sécurité. Cette décision audacieuse de Tône 4 pourrait ainsi servir de modèle à d’autres communes du Togo et potentiellement à travers l’Afrique de l’Ouest, où la production et la consommation non réglementées d’alcool restent des préoccupations majeures en matière de santé publique.