Après l’Algérie, le Cameroun interdit le film « Barbie » au cinéma

Yaoundé, 24 août 2023 (Lomé Actu) – La Direction de la Cinématographie et des Productions Audiovisuelles (DCPA) relevant du Ministère de la Culture du Cameroun a émis une interdiction verbale concernant la diffusion du film à succès intitulé « Barbie ».

Alors que le film Barbie remporte un succès retentissant à travers le monde, en particulier en Europe, le Cameroun a emboîté le pas à l’Algérie en interdisant également sa diffusion sur son territoire.

Les raisons

Cette décision est justifiée par le fait que le film est accusé de « promouvoir l’homosexualité », une infraction pénalisée dans le pays. La prohibition de ce long-métrage fait suite aux nombreuses plaintes adressées le 17 août aux circuits Canal Olympia et au Ministère de la Culture camerounaise. Une partie de l’opinion publique estime en effet que « Barbie » pourrait avoir des effets néfastes sur les enfants en les exposant à des contenus perçus comme « dévoyés ».

Le film avait rencontré un franc succès lors de sa diffusion au Canal Olympia Douala et Yaoundé, à partir du mercredi 16 août à 15 heures. Cependant, le mardi 22 août, la Direction de la Cinématographie et des Productions Audiovisuelles (DCPA) relevant du ministère de la Culture du Cameroun a émis de manière verbale une injonction à l’ensemble des salles de cinéma du pays, ordonnant le retrait du film de leur programmation, et ce, sans fournir de documentation officielle à cet effet. Cette information a été communiquée par le distributeur Pathé BC Afrique à Box Office Pro.

Une série d’interdictions

La situation s’est avérée être une série d’interdictions. Le distributeur explique que le processus d’obtention du visa d’exploitation avait été lancé sans que la DCPA n’émette aucune réserve à ce sujet. Le film avait été visionné et autorisé pour diffusion plusieurs jours avant sa sortie en salles. Cependant, le lendemain, la DCPA a décidé d’imposer une censure totale sur le film au Cameroun. Malgré cela, à l’heure actuelle, aucun document officiel interdisant formellement la diffusion du film n’a été fourni, selon les informations rapportées par Box Office Pro.

En prenant la décision de bannir le long-métrage, le Cameroun suit les traces du Liban, du Koweït et de l’Algérie. Le ministre libanais de la Culture, Mohammad Mortada, avait également justifié ce refus en affirmant que le film encourageait « l’homosexualité et la transformation sexuelle », allant à l’encontre des « valeurs de foi et de moralité ». Le Koweït et l’Algérie avaient aussi interdit le film en le qualifiant de « propagande » portant « atteinte à la morale », selon les autorités compétentes de ces pays.

En juin dernier, Yaoundé avait déjà exprimé son opposition à la visite au Cameroun de l’ambassadeur français en charge des questions relatives aux personnes LGBT+, Jean-Marc Berthon. Durant le même mois, le président du Conseil National de la Communication (CNC) avait adressé un avertissement aux fournisseurs de services câblés, les mettant en garde contre la diffusion de contenus jugés à connotation homosexuelle.

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