Aboubacar Conté, mécanicien de profession âgé de 39 ans, a comparu devant la Cour criminelle de Mafanco le mardi 23 avril pour répondre des accusations de viol et d’enlèvement.
Il est accusé d’avoir commis ces crimes sur une jeune fille de 13 ans. Les faits se sont déroulés en septembre 2022 dans le quartier Tannerie de Matoto en Guinée. Cependant, lors de sa déposition devant le tribunal, l’accusé a seulement admis avoir « touché » la jeune fille. Il a nié catégoriquement l’accusation de viol. Ce qui n’a pas empêché le procureur de requérir contre lui une peine de 15 ans de prison, comme l’a constaté sur place un reporter de Guineematin.com.
Tout au long de sa déposition, Aboubacar Conté a plaidé non coupable des accusations de viol et de détention illégale. Il a reconnu devant la cour avoir passé la nuit avec la jeune fille le 24 septembre 2022. A cette occasion, il a touché la fille sans jamais commettre d’acte de pénétration sexuelle.
« Le 24 septembre 2022, on s’est rencontrés au quartier Yimbaya Tannerie aux environs de 19 heures. J’étais assis dans mon véhicule. Je l’ai appelé. Elle était dans une situation de désespoir total. Quand je l’ai salué, elle m’a répondu. J’ai dit que je vais t’épouser… On a passé la nuit ensemble, mais je ne l’ai pas touché. Le lendemain, je lui ai dit : si tu es sérieuse, je vais te prendre, on va aller jusqu’à chez ma maman. Ainsi, je l’ai prise pour l’envoyer chez ma maman à Tombolia. Nous sommes arrivés à 22 heures. Elle a passé la nuit avec ma maman. Le lendemain, ma sœur lui a offert des habits et ma maman l’a remis 40 mille francs guinéens pour son transport. Elle est partie. Mais, je ne savais pas qu’elle était recherchée par sa famille. C’est quelques jours après qu’elle est revenue avec les membres de sa famille pour dire que tout ce temps elle était chez moi, je l’ai violée. Mais moi je n’ai pas fait ça. Quand on a passé la nuit ensemble, je n’ai pas fait de rapport avec elle. C’est des attouchements que j’ai faits avec elle. Et, elle était consentante », a dit l’accusé devant le juge audiencier, Souleymane I Traoré.
Le procureur Kanfory Ibrahima Camara a insisté sur le fait que l’accusé avait non seulement commis l’acte de viol, mais qu’il avait également retenu la victime captive pendant quatre jours. L’accusation demande donc à la Cour de le déclarer coupable de viol et de séquestration et de le condamner à 15 ans de prison.
« Il y a eu belle et bien viol et séquestration. Nous sommes en face de deux infractions. Même à l’OPROGEM (office de protection des genres et des mœurs) il a reconnu d’avoir entretenu 4 fois de rapports sexuels avec elle. Il a séquestré la petite pendant 4 jours pour satisfaire son désir sexuel… Je vous demande de le retenir dans les liens de ces deux infractions. Pour la répression, vous le condamnerez à 15 ans de réclusion criminelle », a requis le parquet.
De son côté, la défense a plaidé non coupable et a dit se remettre à la sagesse du tribunal.
« Il n’y a pas eu de viol dans cette affaire, mais plutôt de l’attouchement sexuel. Ensuite, la fille n’était pas mineure, parce qu’il n’y a aucun acte qui le prouve ici. Moi je plaide non coupable pour le cas de viol. Je plaide non coupable pour les faits de séquestration. Et je m’en remets à la sagesse du tribunal », a plaidé l’avocat de la défense.
Finalement, le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 7 mai 2024.