Condamnation des jeunes tiktokeurs togolais avec sursis : Le rôle de la CNDH dans ce verdict controversé

Dans une affaire qui a capté l’attention de la nation, le tribunal de grande instance de Lomé a rendu son jugement concernant deux jeunes tiktokeurs, Wazé Koffi Blaise et Fousséni Abirou. Ils sont accusés d’avoir manqué de respect au chef de l’État par le biais d’une vidéo TikTok.

Le procès a vu une participation importante, y compris des personnalités politiques comme Robert Daté Yao du Comité d’action pour le renouveau (CAR) et Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA), ainsi que des représentants de la société civile comme le professeur David Dosseh du Front citoyen Togo Debout (FCTD).

Les accusés, précédemment détenus au Service central de recherches et d’investigations criminelles (SCRIC) et à la prison civile de Lomé, ont reconnu leurs actes et demandé la clémence de la Cour. Le réquisitoire du ministère public s’articulait autour de trois points : le rappel de la mortalité du chef de l’État dans la vidéo, les implications sur son intellect par rapport à la population togolaise et les insultes pures et simples. Une peine privative de liberté de six mois a été proposée, laissant au tribunal le soin de décider de sa suspension.

Le rôle de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) au Togo dans cette affaire

Ce procès a marqué la première intervention significative de la CNDH sous la direction de M. Ohini Kwao Sanvee. La commission a défendu vigoureusement les jeunes tiktokeurs, s’engageant avec leurs familles pour trouver une solution positive. La CNDH s’est félicitée de leur libération, mais elle avait espéré un acquittement. Les familles ont exprimé leur gratitude pour les efforts de la CNDH, qui, selon elles, ont joué un rôle déterminant dans l’obtention d’une issue rapide et clémente.

La défense, menée par les avocats Paul Dodji Apevon, Claude Amégan et Elom Kpadé, a plaidé pour la clémence, citant des erreurs de procédure et remettant en question la validité de la plainte au regard du nouveau code pénal. M. Kpadé a spécifiquement fait référence aux articles 490 et suivants, arguant qu’ils étaient inapplicables car la vidéo était publique et non privée.

Après délibération, le président du tribunal a accordé les peines avec sursis, permettant aux jeunes hommes de sortir libres. Le verdict a suscité des réactions mitigées : soulagement de la part de M. Apevon, approbation de la part de M. Daté et déception de la part du professeur Dosseh, qui a estimé que le tribunal n’avait pas eu l’audace de prononcer l’acquittement.

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