Coup d’Etat au Niger : Ce que pense Gerry Taama de l’intervention de la CEDEAO

Lomé, 31 juillet 2023 (Lomé Actu) – Le leader politique togolais Gerry Taama, livre son analyse sur l’intervention de la CEDEAO et soulève des interrogations sur les raisons qui motivent une réponse ferme de l’organisation régionale face à cette situation délicate. Dans un contexte où un putschiste est sollicité pour raisonner un autre putschiste, Gerry Taama identifie trois facteurs clés qui pourraient expliquer le positionnement résolu de la CEDEAO dans cette crise politique.

Le président nigérien Mohamed Bazoum a été démis de ses fonctions à la suite d’un putsch mené par le colonel Amadou Abdramane, il y’a quelques jours, entraînant l’intervention de la CEDEAO.

Dans une analyse pointue, Gerry Taama souligne d’abord l’aspect particulier de la situation, où un putschiste, Mahamat Deby, est envoyé pour raisonner un autre putschiste au Niger, ce qui peut sembler inédit et complexe.

Il identifie ensuite trois raisons principales pour lesquelles les présidents de la CEDEAO sont déterminés à agir avec fermeté :

Premièrement, la préservation de la démocratie dans la région :

Le coup d’État au Niger a été perpétré contre un président élu lors d’un processus électoral régulier et non contesté, remettant en question la stabilité démocratique de la région. Une inaction de la CEDEAO pourrait encourager d’autres militaires à tenter leur chance, menaçant ainsi la stabilité politique de plusieurs États membres.

Ensuite, prenant la tête de la CEDEAO, le président nigérian avait explicitement déclaré que l’ère des coups d’État était révolue. L’incident au Niger, survenant à ses frontières, oblige le Nigeria à agir pour préserver son statut de première puissance militaire régionale et éviter de perdre la face.

Pour finir Le capitaine Traoré, instigateur du coup d’État, a soulevé des tensions en demandant le soutien de la Russie, tandis que les occidentaux cherchent à contrer cette influence grandissante dans la région. La situation au Niger est devenue un terrain d’affrontement pour les puissances mondiales, avec des implications potentiellement graves.

Face à cette situation délicate, Gerry Taama appelle à une transition civile rapide pour rétablir la stabilité politique au Niger. Il estime que le président élu Bazoum pourrait être diminué dans son pouvoir, car il sera perçu comme le président des étrangers. Ainsi, les militaires devraient céder le pouvoir à un civil qui organisera des élections dans les meilleurs délais, une pratique qui a déjà été mise en œuvre avec succès dans d’autres pays.

« … Et il ne faut surtout pas surtout sous-estimer la possibilité d’intervention militaire. La Cedeao a déjà intervenu en sierra Leone et en Gambie pour installer des présidents. Donc c’est possible.

Selon moi, il ne faut pas arriver à cette extrémité. Je crois que Bazoum est diminué et ne pourra plus exercer le pouvoir, car il sera toujours considéré comme le président des étrangers. Les militaires doivent céder le pouvoir à un civil qui organisera des élections dans les meilleurs délais. Cela s’est déjà passé dans plusieurs pays et en-dehors du Mali, ça s’est toujours bien passé… », écrit-il.

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