Zimbabwé : La population indignée après un prix prestigieux décerné au ministre des finances

Harare, 12 décembre 2023 (Lomé Actu) – De nombreux Zimbabwéens ont réagi avec étonnement après que Mthuli Ncube a été nommé « Meilleur ministre des Finances africain de l’année » malgré les troubles économiques du pays.

Un utilisateur sur X, anciennement connu sous le nom de Twitter, a déclaré que le prix était « comparable à applaudir un capitaine pour avoir dirigé un navire droit vers un iceberg ».

Un autre utilisateur l’a qualifié de « la plus grande blague de la décennie ».

Le taux de chômage au Zimbabwe atteint jusqu’à 85%, selon les économistes.

Jusqu’à 80% des transactions se font en dollars américains en raison du manque de confiance dans la monnaie locale, selon l’agence de presse Reuters.

Reputation Poll International – une organisation qui dit « gérer les réputations » – a attribué à M. Ncube le prix dimanche.

Le ministre, nommé par le président Emmerson Mnangagwa en 2018, a déclaré au journal contrôlé par l’État, le Herald, qu’il était ravi de recevoir cet honneur.

Il a déclaré que c’était une reconnaissance du travail accompli par lui et l’équipe du Trésor qui a « mené la transformation de l’économie ».

Cependant, l’activiste Hopewell Chin’ono a déclaré sur X que le prix était une « insulte » aux Zimbabwéens.

Il exprimait son incrédulité surtout après le récent budget de M. Ncube, que M. Chin’ono qualifiait de « budget national le plus anti-peuple que le Zimbabwe ait jamais eu ».

Cela se traduira par une augmentation des impôts et une augmentation des frais de passeport à 200 $ (160 £), contre 120 $, en faisant le plus cher de la région.

M. Chin’ono a ajouté que M. Ncube « présidait la pire économie du monde » causée par ses « politiques erronées et corrompues ».

L’économie du Zimbabwe est en difficulté depuis des décennies. Le dollar zimbabwéen a été retiré en 2009 après une inflation atteignant un niveau stupéfiant de 231 millions pour cent, ce qui signifie que les prix changeaient toutes les heures.

Les critiques accusent la mauvaise gestion du parti au pouvoir, le Zanu-PF, d’abord sous Robert Mugabe, puis sous M. Mnangagwa. Ces derniers ont à leur tour accusé les sanctions imposées par les pays occidentaux.

Ce week-end, le Zimbabwe a organisé des élections partielles controversées après le rappel de députés du principal parti d’opposition, la Citizens Coalition for Change (CCC).

Les candidats du Zanu-PF ont remporté sept des neuf élections partielles mais restent à trois sièges de la majorité parlementaire des deux tiers nécessaire pour modifier la constitution.

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