Corée du Nord : Ces dix photos rares qui révèlent la face cachée du pays le plus fermé du monde

Pedro Pardo, photographe de l’AFP a capturé des images rares de la Corée du Nord, malgré la réputation de ce pays d’être l’un des plus isolés et répressifs de la planète.

Entre le 26 février et le 1er mars 2024, Pedro Pardo a réalisé sans crainte un reportage photographique sur la Corée du Nord depuis la frontière entre la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et la Chine.

Le photojournaliste mexicain, accompagné d’une équipe de l’AFP, s’est rendu avec succès dans la province chinoise de Jilin et a réalisé un portfolio de 26 images. Notre sélection est tirée de cette impressionnante collection. Malgré les restrictions imposées par le Covid-19, qui rendent la région pratiquement inaccessible aux médias, il a pu capturer ces incroyables clichés.

Un quotidien dévoilé

Les images de Pedro Pardo offrent un aperçu rare de la vie quotidienne des 26 millions de Nord-Coréens qui vivent sous le régime totalitaire de Kim Jong-un depuis 2011.

Des soldats nord-coréens gardent assidûment la frontière près du village de Hyesan, tout en gardant un œil sur la Chine, de l’autre côté du fleuve Yalu gelé. La frontière est marquée par des fils barbelés et des piquets aiguisés, mais ces obstacles ne dissuadent pas les soldats de patrouiller sur les chemins avec une détermination inébranlable. Ce n’est qu’un des nombreux points de contrôle le long des 1 400 km de frontière entre la Corée du Nord et la Chine.

Les civils nord-coréens gagnent leur vie en travaillant dans les champs ou comme soldats qui transportent le bois après avoir taillé et entretenu la végétation. Cependant, les usines sont rouillées et la peinture des immeubles s’écaille. Il est important de noter qu’une grande partie des effectifs de l’armée est affectée aux projets de construction.

Le 1er mars 2024, deux camions chargés de marchandises ont été aperçus à Hyesan, sur un pont menant à la Chine, attendant patiemment. C’est le signe prometteur d’une légère reprise du commerce transfrontalier, indispensable à la relance de l’économie de Pyongyang.

Séparé de la Chine

Selon un rapport de l’ONG Human Rights Watch, publié en mars 2024, le gouvernement nord-coréen a aggravé la situation humanitaire et des droits de l’homme déjà désastreuse du pays en fermant principalement sa frontière avec la Chine et en imposant des quarantaines et des restrictions excessives et inutiles à la liberté de mouvement et au commerce depuis la pandémie de Covid-19 en 2020.

Il est vraiment triste d’apprendre que la Corée du Nord a été frappée par la famine à plusieurs reprises, causant la perte de centaines de milliers de vies, et que certaines estimations suggèrent même que le chiffre pourrait s’élever à des millions au milieu des années 1990.

La pandémie a malheureusement aggravé les pénuries alimentaires récurrentes en Corée du Nord. Toutefois, il est important de noter que le gouvernement de Kim Jong-un a utilisé cette situation comme excuse pour fermer la frontière nord, empêchant ainsi les citoyens nord-coréens de fuir vers la Chine.

Depuis la fin de la guerre de Corée en 1953, un peu plus de 30 000 Nord-Coréens ont fui vers la Corée du Sud, mais la plupart d’entre eux choisissent de se rendre par voie terrestre en Chine voisine.

Isolé du reste du monde

Les 26 millions de Nord-Coréens vivent dans un État communiste largement isolé du reste du monde. Malheureusement, ils ne sont soumis qu’aux médias et à la censure du gouvernement, et il leur est interdit de voyager à l’étranger sans l’autorisation du régime.

Cependant, la propagande du régime enrôle les habitants du pays grâce à l’omniprésence de panneaux publicitaires géants vantant son idéologie socialiste. C’est une société étouffée par un contrôle accru.

En outre, il convient de noter que cette propagande s’appuie sur le culte de la personnalité qui entoure la dynastie des Kim.

Des fresques patriotiques monumentales célèbrent la grandeur des dirigeants nord-coréens, dont le dirigeant actuel Kim Jong-un, son père Kim Jong-il et son grand-père Kim Il-sung, fondateur et premier dirigeant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) en 1948.

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