La tension monte entre le pape et l’Ukraine

La déclaration du pape François selon laquelle les Ukrainiens devraient opter pour « le courage du drapeau blanc » dans le contexte de la guerre en cours entre la Russie et l’Ukraine a provoqué un tollé et des critiques vives.

Le souverain pontife a déclaré dans une interview avec le journal suisse IHR que lorsqu’on se rend compte qu’on est vaincu, il faut avoir le courage de négocier. Cette remarque a déclenché une vague de réactions, de la part de personnalités et de citoyens, qui reprochent au pape d’encourager les victimes à se rendre plutôt que de demander aux agresseurs de cesser leurs attaques.

En outre, le pape a été critiqué pour avoir apparemment ignoré les conséquences potentiellement désastreuses si l’Ukraine se rendait alors que les troupes russes sont encore sur le front, ce qui pourrait être interprété comme une invasion et une violation des droits de l’homme, selon plusieurs experts.

Des critiques étayées

« La capitulation signifie l’occupation russe, qui n’est qu’une autre forme de guerre », écrit Oleksandra Matviichuk, directrice du Centre pour les libertés civiles, lauréat du prix Nobel de la paix en 2022, qui a documenté les crimes de guerre russes en Ukraine.

« L’occupation russe signifie torture, violence sexuelle, disparition forcée, déni de votre identité, adoption forcée de vos propres enfants, camps de filtration et fosses communes », a souligné l’auteure sur son profil X (anciennement Twitter), alors que les partisans ukrainiens défendent leur droit de rester debout.

« Ce n’était qu’un exercice. Ils voulaient remplir tout Kiev de notre sang », a souligné Sviatoslav Shevchuk, chef de l’Église gréco-catholique ukrainienne, lors d’une visite à New York. « L’Ukraine est blessée, mais elle n’est pas vaincue. L’Ukraine est épuisée, mais elle reste debout et persévère. En Ukraine, personne ne songe à abandonner ! Et à tous ceux qui regardent avec scepticisme notre résistance, nous disons : venez en Ukraine et vous verrez », a-t-il ajouté.

Pas de négociation

Peu de temps avant la divulgation du commentaire du pape François, l’ancien président russe Dmitri Medvedev, actuellement vice-président du Conseil de sécurité, a rejeté l’idée que « l’Ukraine n’est pas la Russie » et a suggéré que cette notion soit écartée. Ces remarques ont été faites en présence d’une carte montrant une grande partie du territoire sous contrôle russe, ce qui a soulevé des inquiétudes quant aux intentions de la Russie.

Le Kremlin a également affirmé que les objectifs de son « opération militaire spéciale » restaient inchangés, signalant ainsi une détermination à poursuivre l’agression. En réaction, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a clairement indiqué que ces positions intransigeantes démontraient le manque de volonté de ses rivaux de négocier.

Bien que 72 % de la population ukrainienne soutienne l’idée de continuer à utiliser des moyens diplomatiques et militaires pour mettre fin à la guerre, cela ne signifie pas que le pays soit disposé à faire des concessions territoriales ou autres qui pourraient être interprétées comme une victoire pour la Russie.

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