Pourquoi les jeunes ne veulent plus utiliser de préservatifs ? s’interroge l’OMS
Lomé Actu, 29 aout 2024 – L’Organisation mondiale de la santé (OMS) tire la sonnette d’alarme : de plus en plus de jeunes Africains abandonnent l’utilisation du préservatif, préférant avoir des rapports sexuels non protégés. Cette tendance expose ces jeunes à des risques accrus d’infections sexuellement transmissibles (IST) et de grossesses non désirées, dans un contexte où l’accès aux soins et à l’éducation sexuelle reste limité dans de nombreuses régions du continent.
Une enquête menée par l’OMS révèle que seulement 61 % des jeunes garçons Africains utilisent des préservatifs lors de leurs rapports sexuels, un chiffre en baisse significative par rapport aux années précédentes. Chez les jeunes filles, ce pourcentage est encore plus faible, avec seulement 57 % qui déclarent avoir utilisé un moyen de contraception lors de leur dernier rapport.
L’écart est encore plus frappant lorsque l’on compare les jeunes issus de milieux modestes à ceux venant de familles plus aisées. Les premiers sont bien plus nombreux à ne pas se protéger, un fait qui souligne l’inégalité d’accès à l’information et aux moyens de contraception.
Pour l’OMS, l’une des causes principales de cette situation réside dans le manque d’éducation sexuelle adaptée et accessible. Dans de nombreux pays africains, cette éducation est soit absente, soit rudimentaire, et les jeunes n’ont souvent pas les connaissances nécessaires pour faire des choix éclairés concernant leur santé sexuelle. De plus, la stigmatisation liée à l’utilisation des préservatifs et la pression sociale peuvent également jouer un rôle dans ce phénomène.
L’OMS appelle les gouvernements, les autorités sanitaires et les éducateurs à prendre des mesures urgentes pour renforcer l’éducation sexuelle et améliorer l’accès aux moyens de contraception pour les jeunes Africains. Le risque est que, sans action rapide, les IST continuent de se propager, aggravant une situation déjà préoccupante sur le continent.
Enfin, pour contrer cette tendance, certaines initiatives ont vu le jour, notamment l’élargissement des programmes de dépistage gratuits pour les jeunes, ainsi que des campagnes de sensibilisation visant à déstigmatiser l’usage du préservatif. Mais ces efforts doivent être intensifiés pour éviter une crise de santé publique parmi la jeunesse africaine.
