RDC : La peine de mort réinstaurée

La République démocratique du Congo a levé un moratoire vieux de plus de deux décennies sur la peine de mort alors que les autorités peinent à contenir la violence et les attaques des militants dans le pays, selon un communiqué du ministère de la Justice publié vendredi.

Le communiqué, daté de plus tôt cette semaine, indique que l’interdiction à partir de 2003 permettait aux auteurs de trahison et d’espionnage de s’en sortir sans être correctement punis.

L’est du Congo est en proie à des conflits depuis des décennies, liés à plus de 120 groupes armés se battant pour la terre et le pouvoir et, dans certains cas, protégeant leurs communautés.

Le gouvernement a déclaré que la violence dans l’est a tourmenté le pays avec des conflits récurrents et a entraîné une recrudescence des attaques qui ont semé la terreur parmi les communautés.

Ces dernières années, le groupe rebelle M23 – le plus dominant de la région avec des liens présumés avec le Rwanda voisin – a continué à attaquer des villages, contraignant de nombreux habitants à fuir vers Goma, la plus grande ville de la région. Le M23 a assiégé plusieurs communautés avec environ la moitié de la province du Nord-Kivu sous son contrôle.

La violence dans la province s’est aggravée ces dernières semaines alors que les forces de sécurité combattent les rebelles. Les habitants ont déclaré que les combattants du groupe lancent principalement des attaques à la bombe depuis des collines surplombant des villes reculées.

Dans son communiqué, le ministère de la Justice a déclaré que la peine capitale sera réservée aux auteurs de conspirations criminelles, de gangs armés, d’insurrection – et aussi à ceux qui commettent trahison et crimes de guerre. Elle sera également appliquée aux militaires, y compris à ceux qui se rebellent ou désertent et rejoignent les rangs ennemis.

Les groupes de défense des droits ont condamné la décision, la qualifiant de recul pour le pays.

« Cette initiative va à l’encontre de la constitution », a déclaré Jean-Claude Katende, président de l’Association africaine pour les droits de l’homme. « Nous ne pensons pas que la peine de mort et l’exécution de cette sentence sont des mesures appropriées pour rétablir l’ordre. »

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