Ouganda : Un TikTokeur condamné à 6 ans de prison pour avoir insulté le président Museveni

Lome Actu, 11 juillet 2024 – Un tribunal ougandais a condamné un jeune homme de 24 ans à six ans de prison pour avoir insulté le président et la première famille dans une vidéo publiée sur TikTok.


Edward Awebwa a été accusé d’incitation à la haine et de diffusion d’informations « trompeuses et malveillantes » à l’encontre du président Yoweri Museveni, de la première dame Janet Museveni et de son fils Muhoozi Kainerugaba, qui est le chef de l’armée.

Le tribunal a également appris que M. Awebwa avait diffusé des informations abusives, affirmant que le président Museveni augmenterait les impôts. Celui-ci a plaidé coupable et demandé pardon.

Excuses rejetés


Le magistrat présidant le tribunal a déclaré que, bien qu’il ait demandé pardon, il ne semblait pas éprouver de remords pour ses actes et que les mots utilisés dans la vidéo étaient « vraiment vulgaires ».


« L’accusé mérite une peine qui lui permettra de tirer les leçons de son passé et de respecter la prochaine fois la personne du président, de la première dame et du premier fils », a déclaré la magistrate Stella Maris Amabilis.

Il a été condamné à six ans de prison pour chacun des quatre chefs d’accusation retenus contre lui, ces peines étant cumulées.
Les groupes de défense des droits dénoncent régulièrement les autorités ougandaises pour leurs violations des droits de l’homme et de la liberté d’expression.

En 2022, l’auteur ougandais primé Kakwenza Rukirabashaija a été inculpé de deux chefs d’accusation de « communication offensante » après avoir fait des remarques peu flatteuses sur le président et son fils sur Twitter.
Il a fui le pays pour l’Allemagne après avoir passé un mois en prison, où il a affirmé avoir été torturé.

L’activiste et écrivain Stella Nyanzi, également en exil, avait été emprisonnée après avoir publié un poème critique à l’égard de M. Museveni.

38 ans au pouvoir

En effet, le président Museveni est au pouvoir depuis 1986, soit 14 ans avant la naissance d’Awebwa. En 2022, il a promulgué une loi contre la liberté d’expression que les groupes de défense des droits ont critiquée, affirmant qu’elle visait à supprimer la liberté d’expression en ligne.

L’année dernière, la Cour constitutionnelle a donc jugé inconstitutionnelle une section de la loi qui pénalisait les « communications offensantes ».
Michael Aboneka, avocat ougandais spécialisé dans les droits de l’homme, a aussi déclaré que M. Awebwa avait été inculpé en vertu de la même loi plus générale que celle qu’ils contestent toujours devant le tribunal, car « elle est vague ».
Il a alors déclaré à l’émission Newsday de la BBC que le président et sa famille devaient s’attendre à être critiqués

« sous quelque angle que ce soit ».
« À moins qu’ils ne disent qu’ils vont arrêter tous les Ougandais qui les critiquent à tout bout de champ », a-t-il ajouté.

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