Shengen : Ce pays sur le point d’être exclu

Lomé Actu, 12 aout 2024 – En juin dernier, Budapest a étendu son régime spécial de visas, le système de la Carte Nationale, aux citoyens russes et biélorusses. Ce dispositif permet aux étrangers de travailler en Hongrie pour une durée pouvant aller jusqu’à deux ans, avec la possibilité de demander une résidence permanente par la suite.

Cette initiative hongroise a attiré l’attention après que Manfred Weber, président du Parti Populaire Européen, a exprimé ses préoccupations dans une lettre adressée au président du Conseil européen, Charles Michel. Weber a suggéré que cette mesure pourrait faciliter l’entrée d’espions russes dans l’Union européenne.

Plus tôt cette semaine, un groupe de 67 députés du Parlement européen a envoyé une lettre officielle à Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, exigeant que la Hongrie soit sanctionnée si elle ne modifie pas sa politique de visa. Tytti Tuppurainen, députée finlandaise et signataire de la lettre, a proposé de réintroduire des contrôles frontaliers avec la Hongrie et, en dernier recours, de l’exclure de l’espace Schengen si elle ne se conforme pas.

Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, a averti que des mesures aussi sévères pourraient être contre-productives. « Exclure un pays de l’espace Schengen est une étape qui pourrait précéder son exclusion de l’Union européenne », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse vendredi.

Tusk, bien que critique envers la position hongroise qu’il qualifie de « pro-russe », a souligné l’importance de la prudence. « J’ai consacré beaucoup d’efforts à marginaliser Viktor Orban et son parti sur la scène internationale, mais il faut être prudent avec les appels à expulser des pays de l’UE », a-t-il ajouté.

Tusk a également précisé qu’il n’était pas totalement au fait des détails de la décision hongroise en matière de visas, mais que « de prime abord, il semble que les règles européennes aient été violées, ainsi que les normes de sécurité de l’espace Schengen ». Il a rappelé que la Hongrie n’est pas le seul pays de l’UE à accorder des visas aux Russes et aux Biélorusses, ce qui signifie que sanctionner Budapest ne résoudrait pas le problème.

La Pologne, qui soutient activement l’Ukraine dans le conflit avec la Russie, envoie des aides militaires et sert de base pour la fourniture d’armes occidentales. En revanche, la Hongrie s’est opposée au financement et à l’armement de Kiev.

Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, plaide pour une solution diplomatique au conflit et a récemment lancé une « mission de paix » en Ukraine, rencontrant Kiev et Moscou pour encourager les négociations. Ses actions, y compris une rencontre avec le président russe Vladimir Poutine, ont suscité des critiques au sein de l’UE, certains membres appelant à lui retirer la présidence tournante de l’UE que la Hongrie détient actuellement.

Pour l’instant, Bruxelles a demandé à la Hongrie de s’expliquer officiellement sur cette nouvelle politique de visas. La question devrait être abordée lors du sommet européen prévu en octobre.

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