Cameroun : Marc Brys s’en prend violemment à Samuel Eto’o
Lomé Actu, 18 aout 2024 – La relation entre Marc Brys, sélectionneur des Lions Indomptables, et Samuel Eto’o, Président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), a toujours été tendue. Les récentes déclarations du technicien belge de 62 ans risquent de jeter encore plus d’huile sur le feu.
Dans une interview accordée au journal belge La Dernière Heure, Brys est revenu sur son altercation avec l’ancien attaquant du Barça. Il n’a pas hésité à critiquer Eto’o, l’accusant de diffuser des informations erronées via ses réseaux sociaux.
« Eto’o dispose d’une équipe dédiée à sa communication sur les réseaux sociaux, mais 80 % des informations qu’ils partagent sont fausses ! C’est de la pure invention, mais les gens y croient. On a prétendu que j’avais été licencié 37 fois. Vu son passé de footballeur et ses origines, il bénéficie du soutien des classes populaires », a clarifié Brys.
Le coach belge a poursuivi en attaquant Eto’o sur ses échecs en dehors du terrain :
« Eto’o est puissant, certes, mais ses réussites se limitent à sa carrière de joueur. Comme entraîneur, entrepreneur ou même en tant que dirigeant, il a échoué. Regardez sa gestion de la Fecafoot, c’est édifiant. À 62 ans, je pense qu’il est temps de dire les vérités, pour aider les gens à évoluer. »
« Rigobert Song était manipulé »
Brys a également dénoncé les ingérences d’Eto’o dans la gestion de l’équipe nationale. Selon lui, son prédécesseur, Rigobert Song, ne pouvait rien faire sans l’approbation d’Eto’o, qui dictait ses choix.
« Song n’était qu’un pantin. Eto’o entrait dans les vestiaires avant le match et à la mi-temps, modifiant la composition de l’équipe à sa guise. Les joueurs se sentaient opprimés, c’était une véritable mascarade. Avec une telle atmosphère, il était impossible pour le Cameroun d’atteindre les performances attendues », a déclaré le Belge.
Les accusations de Brys concernant l’Angola
Brys est également revenu sur les difficultés rencontrées lors de son premier rassemblement, pointant du doigt la Fecafoot.
« Ils ont tout fait pour que ça se passe mal. J’ai dit à mes joueurs que l’entraînement serait remplacé par une simple promenade, pour marquer notre mécontentement », a-t-il expliqué.
Il a également partagé les détails du déplacement chaotique en Angola (1-1) en juin dernier, lors des qualifications pour la Coupe du monde.
« Avant notre match en Angola, on nous a dit qu’il n’y avait pas de chambres disponibles pour les entraîneurs à l’hôtel, seulement pour les joueurs et les dirigeants. J’ai refusé de dormir ailleurs et finalement, on a obtenu une chambre. La veille du match, j’ai reçu des e-mails à 1h30 et à 5h40, exigeant que les passeports des joueurs et les noms de l’équipe de base soient remis à un commissaire de la FIFA logeant à une heure et demie de là », a révélé Brys, qui a pris une décision inhabituelle le matin du match.
« À 7 heures du matin, j’ai loué une voiture pour aller remettre les documents moi-même, de peur que la Fecafoot ne fasse des changements dans mon équipe », a-t-il raconté. « Et pour couronner le tout, les membres de mon staff n’étaient pas accrédités pour ce match, obligeant André Onana, le gardien de Manchester United, à s’échauffer seul, sans entraîneur des gardiens. Du jamais-vu. Voilà ce que Samuel Eto’o, malgré sa brillante carrière de footballeur, a accompli en tant que président de sa fédération. »
Ces déclarations risquent de provoquer des remous et de compliquer encore davantage les relations entre les deux hommes, ce qui inquiète les supporters des Lions Indomptables. Marc Brys doit revenir au Cameroun dans les prochains jours pour préparer les rencontres de qualification pour la CAN 2025, face à la Namibie le 7 septembre et au Zimbabwe trois jours plus tard.
