Fally Ipupa : Le chanteur au cœur d’une nouvelle polémique après l’affaire Akoko

Lomé Actu, 18 aout 2024 – Longtemps attendue, la venue du célèbre chanteur congolais Fally Ipupa à Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo, n’a pu combler que quelques privilégiés. Un second concert, destiné au grand public, a été annulé, laissant un goût amer chez de nombreux fans.

Prévu après cinq ans d’absence, l’artiste devait se produire lors de deux concerts caritatifs, offrant à ses admirateurs une rare occasion d’échapper à la dure réalité d’un quotidien marqué par les conflits. Le premier spectacle, réservé à une élite triée sur le volet, s’est déroulé dans un des hôtels les plus luxueux de Goma, capitale du Nord-Kivu. Parmi les invités de marque, le vice-gouverneur militaire, figure clé de cette région sous état de siège depuis 2021, a honoré l’événement de sa présence.

L’entrée était fixée à 100 dollars, tandis que les tables VIP, offrant une vue privilégiée sur la scène avec champagne inclus, dépassaient les 2.000 dollars. Quelques centaines de chanceux ont ainsi eu le plaisir d’assister à plus de deux heures de prestation de l’icône de la Rumba congolaise, qui a tenu à rendre hommage aux victimes du conflit. À un moment fort de la soirée, un entrepreneur local a généreusement jeté des billets de 100 dollars sur l’artiste.

Le deuxième concert, programmé pour le grand public sur un terrain en bordure du lac Kivu, n’a malheureusement pas eu lieu. Avec un tarif d’entrée de cinq dollars, le spectacle restait inaccessible pour une majorité des habitants, dans un pays où la Banque mondiale estime qu’environ 74,6 % de la population vivait avec moins de 2,15 dollars par jour en 2023.

Mudege Manigabe, 74 ans, cordonnier dans le quartier de Ndosho, témoigne : « Je connais Fally depuis mes 28 ans. J’aurais voulu y aller, mais je n’ai pas les moyens. » De son côté, Jule Polizien, un jeune vendeur de 22 ans, aurait préféré un concert gratuit, soulignant que « nous sommes en guerre, mais s’il chante pour compatir avec la population, c’est une bonne chose. »

Pour une partie de la jeunesse de Goma, cette opportunité était inestimable. « Une star de cette envergure n’est pas souvent présente au Congo, et encore moins à Goma », confie un jeune diplômé, préférant rester anonyme. Avec un groupe d’amis, ils savouraient un whisky coca discrètement apporté, évitant ainsi de dépenser dans les bars installés pour l’occasion.

  • Tensions et désillusion

L’ambiance s’est tendue dès les premières répétitions. Plus de 2.000 spectateurs se sont précipités vers la scène, espérant que l’événement changerait la perception de Goma, trop souvent réduite à une ville de peur et de violence. Léa, une étudiante, déclarait : « J’espère que cela montrera que Goma n’est pas seulement synonyme de peur. »

Mais l’attente fut longue, et la déception immense lorsque la rumeur d’une annulation s’est propagée via WhatsApp. Rapidement, des unités de police anti-émeutes ont été déployées, anticipant des troubles. Alors que les spectateurs quittent les lieux dans le calme, des échauffourées éclatent près de la scène, vite dispersées par des tirs de sommation et des gaz lacrymogènes.

« On a gaspillé notre argent », déplore Nathan Tubure, un spectateur frustré. Judith, croisée à la sortie, ne cache pas sa déception : « On est tellement déçues ». Plusieurs personnes ont été légèrement blessées, dont David De Mielo, un chanteur local, qui a été piétiné dans la foule.

Les raisons de cette annulation demeurent floues. Un proche de Fally Ipupa, contacté par l’AFP, affirme que l’équipe de l’artiste attendait le feu vert du comité d’organisation. De son côté, ce dernier a invoqué des motifs de sécurité, soulignant que l’interdiction de circulation des taxi-motos après 18 heures, imposée par l’état de siège, rendait risqué tout retard de l’équipe, qui aurait pu provoquer un attroupement difficile à gérer. Une mesure qui empêche déjà une partie des jeunes de se divertir en ville le soir, faute de moyens pour payer un taxi.

Ces polémiques émergent au lendemain du scandale de paternité invoquée par une togolaise du nom d’Akoko qui affirme avoir eu des jumeaux pour le chanteur congolais Fally Ipupa qui l’aurait abandonné .

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